La relation circulaire entre le sommeil et la santé mentale

Écrit par : Pierre-Olivier Gaudreault, Ph.D. Psychologue spécialisé en médecine du sommeil à la Clinique HALEO.

Publié le : 14 juin 2024 | Temps de lecture : 🕐 3m

Tout le monde a déjà ressenti les effets physiques et psychologiques d'un manque de sommeil de sommeil. Au-delà de la somnolence diurne qu’elles peuvent créer, les mauvaises nuits peuvent affecter notre humeur, mais aussi augmenter l'irritabilité et la frustration ainsi que réduire notre tolérance au stress. Malheureusement, notre santé mentale peut également affecter la quantité et la qualité de notre sommeil. Un bon exemple est lorsque nous ressentons de l'anxiété, ce qui peut augmenter notre niveau de vigilance en soirée et, à son tour, entraîner des difficultés à s'endormir. Pire encore, lorsque nous ne dormons pas bien pendant quelques nuits de suite, nous avons tendance à nous inquiéter de notre incapacité à obtenir un sommeil de bonne qualité, ce qui peut rapidement devenir une prophétie qui s’auto-réalise. 

 

Comment catégorisons-nous notre manque de sommeil?

Il est très important de bien comprendre comment nous pouvons avoir un impact sur notre temps de sommeil. Nous connaissons tous ces fameuses nuits blanches où nous restons éveillés toute la nuit. Mais saviez-vous que la restriction partielle de sommeil (c'est-à-dire dormir moins que notre moyenne de 8 heures de sommeil) et même la fragmentation du sommeil (c'est-à-dire des éveils répétés pendant la nuit) peuvent également avoir un impact négatif sur notre fonctionnement? Il y a évidemment un effet de dose en ce qui concerne la perte de sommeil, mais nous savons en revanche que de courtes périodes répétées de restriction de sommeil affectent la façon dont notre cerveau traite les émotions positives et augmentent même les symptômes d'anxiété.1 

 

L'insomnie et les troubles de la santé mentale 

Les chercheurs ont identifié un chevauchement entre la présence de troubles du sommeil tels que l'insomnie et d'autres troubles psychologiques, renforçant ainsi la relation spécifique entre le sommeil et la santé mentale. L'insomnie — caractérisée par des difficultés à s'endormir, à maintenir le sommeil ou à se réveiller trop tôt avec une incapacité à se rendormir — est couramment observée chez les personnes souffrant de dépression, de trouble bipolaire, de troubles anxieux, d'abus de substances, de troubles alimentaires et de schizophrénie. En effet, des études épidémiologiques ont montré que les personnes ayant des antécédents d'insomnie étaient deux fois (2x) plus susceptibles de développer des troubles anxieux, quatre fois (4x) plus susceptibles de développer un épisode dépressif majeur et même sept fois (7x) plus susceptibles de développer un abus ou une dépendance aux drogues.

 

Qu'est-ce qui vient en premier, le sommeil ou les troubles psychologiques? 

Pour le moment, on considère qu'il existe une relation bidirectionnelle entre ces troubles, ce qui signifie que les symptômes des troubles du sommeil et de santé mentale se renforcent mutuellement. Dans le cas de l'insomnie et de la dépression par exemple, les problèmes de sommeil peuvent entraîner de la fatigue, de l'irritabilité, une diminution des émotions positives et des problèmes cognitifs, ce qui peut accroître le niveau de dépression. De l’autre côté, la dépression est connue pour provoquer des troubles du sommeil, tels que des réveils matinaux précoces, la fragmentation du sommeil et même des altérations des processus circadiens qui régulent notre horaire de sommeil. Pour certaines personnes, ces troubles du sommeil peuvent s’enraciner au fil du temps, évoluant vers un trouble d’insomnie. 

 

Améliorer le sommeil conduit à une meilleure santé mentale  

La bonne nouvelle est que prendre actions et traiter l'insomnie a souvent un effet positif sur la santé mentale globale. Des études scientifiques récentes ont trouvé que l'amélioration de la qualité du sommeil, principalement en utilisant la thérapie cognitivo-comportementale pour l'insomnie (TCC-I, le traitement de première ligne recommandé pour traiter l'insomnie), conduit à une meilleure santé mentale, y compris une amélioration des symptômes de dépression et d'anxiété.3 

Chez HALEO, notre programme de TCC-I ne se concentre pas seulement sur des stratégies comportementales pour optimiser les processus biologiques qui régulent le sommeil, mais on enseigne également des moyens de gérer les pensées intrusives qui interfèrent avec l'endormissement ainsi que des méthodes pour détendre le corps et l'esprit en préparation au sommeil.

Après avoir participé à notre programme de TCC-I chez HALEO, 9 clients sur 10 ne présentent plus de symptômes cliniques d'insomnie, et 85 % ont une amélioration significative de leurs symptômes d'anxiété et/ou de dépression. 

 

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Sources:

  1. Palmer CA, Bower JL, Cho KW, Clementi MA, Lau S, Oosterhoff B, Alfano CA. Sleep loss and emotion: A systematic review and meta-analysis of over 50 years of experimental research. Psychol Bull. 2024 Apr;150(4):440-463. doi: 10.1037/bul0000410. Epub 2023 Dec 21. PMID: 38127505.
  2. Riemann D. Insomnia and comorbid psychiatric disorders. Sleep Med. 2007 Dec;8 Suppl 4:S15-20. doi: 10.1016/S1389-9457(08)70004-2. PMID: 18346672.
  3. Scott AJ, Webb TL, Martyn-St James M, Rowse G, Weich S. Improving sleep quality leads to better mental health: A meta-analysis of randomised controlled trials. Sleep Med Rev. 2021 Dec;60:101556. doi: 10.1016/j.smrv.2021.101556. Epub 2021 Sep 23. PMID: 34607184; PMCID: PMC8651630. 
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